Les dégradations du mobilier font souvent partie des petits désagréments de la vie avec un chat. Comme la plupart des difficultés de cohabitation, ce type de problématique vient ou est aggravé par l’incompréhension de ce comportement et par des tentatives de remédiation maladroites et souvent contre-productives.
Griffer, ça sert à quoi ?
Les griffades font partie intégrante de la communication du chat. Outre les dépôts de marques odorantes, elles laissent des traces visuelles, passage après passage, et entrent également dans la communication auditive (qui n’a jamais entendu le doux bruit des griffes sur le tissu du canapé ?). Faire ses griffes permet enfin au chat d’évacuer immédiatement ses tensions.
Empêcher le chat de faire ses griffes (en les lui arrachant, pratique interdite en France depuis 2004 mais que certains propriétaires parviennent encore à obtenir, ou en y apposant des protections plastique), c’est donc le priver d’un moyen de communication particulièrement complet. Et cela n’est pas sans conséquence sur son équilibre émotionnel et donc sur la cohabitation.
Monsieur a fait son choix ?
Le chat ne choisit pas ses zones de griffades par hasard puisque, ne l’oublions pas, ce comportement a valeur de communication. Deux conditions doivent être remplies si l’on souhaite que le chat utilise le poste de griffades qu’on lui a acheté plutôt que l’accoudoir du canapé : l’emplacement et le matériau doivent lui convenir.
- l’emplacement : le chat griffe à des endroits stratégiques. Quel est le point commun entre le papier peint du couloir, le paillasson de l’entrée, le tapis du salon, les pieds de la table ou encore le canapé ? Tous sont à des places stratégiques dans le lieu de vie. Ce comportement entre dans la communication du chat, il faut donc que le message soit accessible. Quel meilleur endroit, alors, que les lieux de passage (couloir, encadrement de porte) et les pièces à vivre ?
- le matériau du support : tous ne partagent pas les mêmes préférences en terme de support. Certains vont utiliser le sisal, d’autres préférer le carton, le bois, le textile ... Quoi qu’il en soit, le revêtement du poste de griffades doit être assez solide pour faire tomber les anciennes griffes mais facilement dégradable pour laisser des marques bien visibles (Rappelez-vous, il s’agit de communiquer !) Des observations sur le terrain ont d’ailleurs permis de mettre en évidence que les chats choisissent volontairement des arbres à écorce souple qui permettent à la griffe de s’enfoncer facilement et d’y laisser une trace. Et là encore ce n’est pas un hasard.
Nouveau griffoir : le grand test
Pour que vos postes de griffades aient du succès, ils doivent donc correspondre aux préférences de votre chat, tant en terme d’emplacement que de revêtement. Pour ne pas vous tromper, mettez toutes les chances de votre côté :
- Observez les lieux où votre chat griffe spontanément : c’est près de ces lieux qu’il faudra installer des postes de griffades.
- Observez maintenant le support utilisé : s’il choisit le papier peint du couloir, mettez à sa disposition un poste de griffades en carton alvéolé. S’il est plutôt tapis ou tissu du canapé, récupérez des chutes de moquette. Il apprécie particulièrement vos enceintes HiFi ? Recouvrez le poste de griffades avec un collant !
- Regardez enfin de quelle manière il fait ses griffes : s’il se met debout sur les pattes arrière, il faudra s’orienter vers un griffoir vertical (poteau ou planche fixée verticalement). S’il utilise les quatre pattes, misez sur des griffoirs horizontaux. Il fait ses griffes horizontalement et verticalement ? A vous de lui installer des postes de griffades horizontaux et verticaux.
En attendant qu’il utilise son nouveau griffoir, vous pouvez protéger votre canapé en mettant un plaid, par exemple, sur les zones à fort pouvoir attractif. Mais rappelez-vous, la punition ne sert à rien ! Et votre chat n’utilisera pas plus vite son griffoir si vous l’y mettez de force et que vous lui passez les pattes dessus. C’est un chat, ne l’oubliez pas !